Amadeo Modigliani

​

Peintre et sculpteur italien. Amadeo Modigliani (1884-1920) est l’un des représentants de l’École de Paris. Issu d'une famille toscane juive séfarade. Son père Flaminio Modigliani, homme d'affaires (commerce de bois et charbon et des mines en Sardaigne) qui peu de temps après sa naissance fait faillite. Sa mère, Eugénie Garsin, d’origine française, et la sœur de celle-ci Laura transforme la maison en une véritable école pour y donner des cours particuliers (1886). Son frère aîné Emmanuel, deviendra avocat et député socialiste. Son autre frère Umberto sera ingénieur des mines. Quant à sa sœur Marguerita, elle restera célibataire et deviendra la mère adoptive de Jeanne, la fille d’Amedeo et de sa compagne Jeanne Hébuterne.

En 1898, Modigliani entre à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale Livourne et suit les cours de Guglielmo Micheli.

Son enfance est marquée par la maladie. Tout d'abord une attaque de typhoïde, puis une pleurésie qui se transforme en tuberculose. Il partira en convalescence et visitera avec sa mère Capri, Naples, Rome et Florence. 

En 1902, il s’inscrit à Scuola Libera di Nudo (l’école libre de nu) de l'Accademia di Belle Arti à Florence. Il suit les cours de Giovanni Fattori où il rencontre Manuel Ortiz de Zarate, un artiste chilien qui lui parle sans cesse de Paris.

Entre 1903 et 1906, il poursuit sa formation à la Scuola Libera di Nudo de l’Institut des Beaux-Arts de Venise.

Avec l'aide de sa mère qui lui donne de l'argent, il arrive à Paris en janvier 1906. Après quelques jours passés à l’hôtel, il s'installe à Montmartre, rue Caulaincourt, près du Bateau-lavoir. Modigliani y rencontre Picasso, Max Jacob, Apollinaire, Derain, Jacques Lipchitz et Diego Rivera.

Cette même année, il s’inscrit à l’Académie Colarossi et dans la galerie de Laura Wylda, rue des Saints-Pères où il expose trois de ses toiles.

En 1907, il change constamment de domicile, rencontre Utter et Utrillo et commence à fréquenter les cabarets de Montmartre. Il se met à boire et fumer du haschisch. Il fait la connaissance du docteur Paul Alexandre qui sera son premier mécène. Ce dernier lui présente le sculpteur roumain Constantin Brancusi, qui l'influencera par son style épuré.

L'année suivante, Modigliani expose six toiles au salon des Indépendants de Paris dont La Juive qui sera achetée par Paul Alexandre. A Montmartre, il sculpte des têtes dans des traverses de métro dérobées à la station Barbes-Rochechouart.

En 1909, il quitte Montmartre pour s'installer à Montparnasse au 14 de la cité Falguière. Il s'intéresse à la sculpture et travaille la pierre avec Constantin Brancusi. Ses statues sont reconnaissables à leurs yeux en amande, la bouche petite, le nez fin et long et le cou allongé.

C’est à cette époque qu’il rencontre Soutine, Zadkine, Foujita et Kisling. Entre 1913 et 1914, il se remet à la peinture.

Au déclenchement de la guerre, il essaye de s'engager dans l'armée avec son ami Ortiz de Zarate mais ne sont pas acceptés pour des raisons de santé. Cette même année, il rencontre Béatrice Hastings une journaliste et poétesse anglaise, avec qui il reste presque deux ans. Elle pose pour plusieurs portraits tels Madame Pompadour. Leurs relations orageuses deviennent bientôt plus célèbres que le comportement de Modigliani ivre où homme à femmes. Sous l'effet de l'alcool il est violant et maussade, comme le montre le dessin de Marie Wasselieff. A jeun il est timide et charmant.

En 1915, Max Jacob lui présente le marchand et collectionneur d'art Paul Guillaume.

Durant l’été 1916, il se lie avec le poète et marchand d'art polonais Léopold Zborowski et sa femme Hanka. Zborowski devient son marchand d'art.

En 1917, Modigliani travaille chez Zborowski au 3 rue Joseph-Bara. Il lui cède sa production pour quinze à vingt francs par jour. Cet hiver-là, il réalise sa première série de nus. Et cette même année, il rencontre Jeanne Hébuterne, âgée de 19 ans et étudiante à l’Académie Colarossi. Elle devient sa compagne et s’installe avec lui dans un petit atelier que Zborowski leur a trouvé au 8 rue de la Grande-Chaumière.

Le 3 décembre 1917, Zborowski lui organise sa première exposition personnelle à la galerie Berthe Weill. Pour la préface du catalogue, Blaise Cendrars écrit un poème. Cette exposition fait scandale. Parmi les trente deux œuvres exposées, certains tableaux doivent être décrochés pour outrage à la pudeur car certains des nus ont des poils. Et à cause de ce scandale aucun tableau n'est vendu.

Le couple s’installe à Cagnes-sur-Mer car la santé de Modigliani se dégrade. Ils sont accompagnés de Soutine, Foujita, Léopold Survage, , Blaise Cendrars, Paul Guillaume et Anders Osterlind.

Jeanne accouche le 29 novembre 1918 d'une fille prénommée Jeanne.

En décembre 1918, Paul Guillaume organise une exposition qui rassemble des toiles de Modigliani, Picasso et Matisse. Il peint beaucoup dont des grands formats, éclaircit ses couleurs. Et s'est à cette même époque qu'il peint les quatre seuls paysages que l'on connaisse de lui. Enfin il connait ses premiers succès.

L'année suivante, sa santé se dégrade, mais ne veut pas se soigner, préférant  aller de café en café pour boire.

La nuit du 24 janvier 1920, Modigliani meurt d’une méningite tuberculeuse à l'hôpital de la Charité, à l'âge de 35 ans. Sa compagne Jeanne, alors enceinte de neuf mois de leur deuxième enfant, se réfugie chez ses parents.

A l’aube du 24 janvier 1920, désespérée, Jeanne se jette dans le vide du cinquième étage. Elle n'a que 21 ans.

L'année même de la mort de Modigliani, deux importantes expositions à Paris, célèbreront son œuvre. Sa brève carrière a laissé une œuvre à l'esthétique unique peu comprise par ses contemporain mais appelée à un succès posthume conforté par le mythe du jeune artiste.